Comment repérer les labels des entreprises à impact ?
Ce matin, vous prenez votre loupe et votre carte… L’ordinateur est allumé, la tisane encore chaude, la plateforme de recherche d’emploi ouverte. Prêt.e pour une immersion dans la jungle des entreprises à la recherche des labels des entreprises à impact ? Distinguer le « greenwashing » des actions réelles en matière de RSE peut être un vrai défi. Voici quelques étapes pour gagner du temps !
“Si on devait faire une échelle de gradation des modèles économiques au service de l’intérêt général, il y aurait tout en haut des marches le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS), puis les entreprises solidaires d’utilité sociale (ESUS) suivies des entreprises à mission et de la RSE. » (Thierry Sibieude, professeur à l’ESSEC).
On le suit ? C’est parti !
1/ Penchez-vous sur les acteurs de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire)
Les acteurs de l’ESS sont intrinsèquement au service de la société et de l’humain, puisque leur objectif fondamental est d’être au service de la société et de l’humain, à la différence des entreprises “classiques” axées sur le profit. “Leurs activités ne visent pas l’enrichissement personnel mais le partage et la solidarité pour une économie respectueuse de l’homme et de son environnement” déclare l’observatoire de l’ESS.
Associations, fondations, coopératives, scops (société coopérative de production), mutuelles, scics (société coopérative d’intérêt collectif)… L’économie sociale et solidaire (l’ESS) représente 10.5% de l’emploi en France ! On retrouve ce modèle économique dans tous les secteurs d’activités, avec des entreprises de toutes tailles…
Le label ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) certifie qu’une entretreprise de l’ESS poursuit « une utilité sociale à titre d’objectif principal, en direction des publics vulnérables, ou en faveur de la préservation et du développement du lien social, de l’éducation à la citoyenneté, du développement durable, de la transition énergétique, de la promotion culturelle ou de la solidarité internationale ». Cet agrément délivré pour 5 ans impose un objectif d’intérêt général défini dans les statuts, un encadrement économique des activités et de la rémunération des salariés, une gouvernance participative. Un vrai plus, dans le cadre de la loi relative à l’économie sociale et solidaire de 2014 pour favoriser les entreprises de l’ESS.
L’économie sociale est donc un bon point de départ pour les chercheurs de l’impact !
Pour aller plus loin : https://www.ess-france.org/
2/ Étudiez les entreprises à mission
Les entreprises à mission, bien qu’issues du secteur classique, inscrivent des objectifs sociétaux ou environnementaux dans leurs statuts, en plus d’un but axé sur la profitabilité. En effet, depuis 2019, l’article 176 de la loi Pacte relative à la croissance et la transformation des entreprises a introduit la qualité de société à mission. C’est la reconnaissance qu’une entreprise peut poursuivre des buts non-lucratifs en plus de sa recherche de profit, et la reconnaissance de « l’intérêt social » d’une entreprise.
Avec plus de 1363 sociétés à mission en France, cette approche est de plus en plus répandue. N’hésitez pas à vous y intéresser !
Pour connaître la liste des sociétés à mission, c’est ici.
3/ Devenez incollable sur les labels RSE
Les labels RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) valident les engagements des entreprises selon une grille de critères précis Délivrés par des organismes indépendants et fondés sur la norme ISO 26 000, ces agréments sont des indicateurs de l’impact de ces démarches dans l’organisation des l’entreprise, ses pratiques internes, son management, ses engagements réels.
Par exemple, une entreprise qui pratique le greenwashing aura du mal à obtenir un label exigeant en terme environnemental !
Les labels RSE se penchent sur les conditions de travail, la gouvernance, le respect des droits de l’homme et l’éthique des pratiques commerciales, l’inclusion ou la diversité…. Les critères varient, explorez-les selon vos priorités !
Le label B-corp
Le label Label « B Corp » certifie les entreprises “using business as a force for good” (qui utilisent le business au service du bien”). Les entreprises B Corp doivent répondre à des normes élevées de performance environnementale, sociale et de gouvernance. C’est un sésame convoité, renouvelé tous les trois ans car il est garant d’une démarche globale. Il est souvent le gage d’une vraie volonté d’innovation sociale et environnementale.
Vous pouvez retrouver la liste complète des 359 entreprises B-corp françaises ici : https://entreprises-engagees.fr/liste-des-entreprises-francaises-certifiees-b-corp/
(On y retrouve Patagonia, Innocent Drinks, Les Deux Vaches, Alessi, Nature et Découvertes, Big Mamma, Ecover, Laboratoires Expanscience, Blédina, VEJA, Ben & Jerry’s, Ulule ou La Ruche Qui Dit Oui… )
Les autres labels RSE
Label « Lucie » : “Le Label LUCIE est aux entreprises et aux organisations ce que les labels bios sont aux produits issus de l’agriculture biologique.” La certification Lucie est spécifique à la RSE et est largement reconnue en France. 1200 entreprises font partie de la communauté Lucie. Vous pouvez les retrouver ici : https://www.labellucie.com/membres
ISO 26 000 : Il s’agit d’une norme internationale qui fournit des lignes directrices sur la RSE. Bien qu’elle ne soit pas une certification, elle est utilisée par de nombreuses organisations comme cadre de référence pour leurs pratiques RSE.”Pour les entreprises et les organisations qui s’engagent à fonctionner de manière socialement responsable, ISO 26000 est incontournable.”
Label Afnor « Entreprise Engagée RSE » (France) : Ce label français est “le label de référence aujourd’hui pour évaluer la maturité des démarches RSE des organisations sur la base de l’ISO 26000”.+ de 500 entreprises labellisées dont par exemple ONLYLYON TOURISME, GEZE France ou le Conseil départemental de la Gironde, ou le Stade Français de Paris…
Great place to work® : il se concentre sur la QVT et l’expérience collaborateur. 628 entreprises sont certifiées, avec des classements spécifiques comme “100 best places to work” ou “best places to work for women” .
Label « Diversité » : En France, ce label atteste de l’engagement d’une entreprise en faveur de la diversité et de l’égalité des chances. Des listes différentes d’entreprises labellisées pour le secteur public (Bnf, Cnc, Conseil d’état…) et privé ( Arte, ASF, la Française des Jeux…)
4/ Apprivoisez les labels éco-responsables
Si vous vous préoccupez de la gestion des ressources, de la démarche carbone et de l’engagement pour la biodiversité, quelques labels et certifications sont à considérer.
L’ISO 14001 certifie que les entreprises ont mis en place un système de gestion environnementale efficace pour réduire leur impact sur l’environnement.
Pour une approche plus spécifique, le label B Corp et la certification Cradle to Cradle évaluent la durabilité environnementale des entreprises.
La grande quantité des labels écologiques se décline dans toutes les catégories de produits : l’écolabel européen (24 catégories de produits), NF environnement, à l’échelle de la France, VertVolt pour l’électricité, TCO pour la tech, les labels bio des produits alimentaires ( Ecocert, Nature et Progrès, le label AB, Demeter, etc…), les produits et commerces « Zero Waste » , les entreprises FSC (Forest Stewardship Council), Energy Star, éco-emballage, et j’en passe !
Alors, peut-être qu’il vaut mieux d’abord cerner dans quelle branche vous avez envie de travailler avant de vous pencher sur les éco-labels si vous ne voulez pas errer sans fin dans la vallée verdoyante des certifications vertes !
5/ Gardez un esprit critique
Les organismes qui délivrent ces labels sont des acteurs indépendants reconnus, comme l’Afnor, AB Certification ou Veritas. Ils garantissent un certain nombre de points selon leur grille de vérification, et sont donc des preuves d’un engagement réel de l’entreprise.
Alors, les labels, une vraie preuve de “vertu-osité” ou un exercice de virtuosité comm ?
Les labels sont des indicateurs d’engagement, mais ils ne garantissent pas à 100% que tous les critères sont respectés. Les grands groupes, attirés par ces labels attractifs, peuvent parfois susciter des interrogations quant à leur engagement réel. Restez critique et faites des recherches approfondies.
Ainsi, par exemple, l’arrivée de certains grands groupes dans les entreprises labellisées B-corps peut se comparer au passage d’un anaconda dans la forêt profonde…
« Ce rapport de force entre géants et petites entreprises est parfois compliqué à gérer. Mais sur B Corp, tout est transparent. Maintenant, il est clair que l’arrivée de géants comme Danone et Nespresso a nourri une réflexion chez B Lab », explique Augustin Boulot, délégué général B-corps.
6/ Et n’abandonnez pas en chemin…
Comme dans la jungle amazonienne, le chemin peut sembler sans fin… Mais armé de votre loupe de discernement et de votre carte des valeurs, vous êtes prêt.e à dénicher les trésors cachés de l’engagement authentique.
Et dans votre sac à dos, ça vous dirait d’ajouter un filet à entreprises à impact ? Sur Butterfly Job, notre plateforme de recherche d’emploi, nous mettons en avant les labels sur les profils des entreprises, et nous les intégrons dans nos critères de matching, pour que vous partiez plus armé.e dans votre recherche d’un emploi qui vous ressemble !
Chacun sa route, chacun son label…
Alors, lancez-vous dans cette aventure professionnelle, explorez les opportunités et faites de chaque clic une avancée vers un futur professionnel en phase avec vos convictions. L’impact commence avec chaque choix…. L’aventure commence maintenant, explorateur.trice de l’impact ! À vous de jouer !
Pour aller plus loin
–Comment se démarquer auprès des RH comme Talent à impact ?
Tout comme les entreprises entreprennent des démarches pour certifier leur engagement RSE et environnemental, y a-t-il des labels et démarches pour un salarié ou un entrepreneur qui met en valeur un engagement similaire ?
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